Chronographe traditionnel deux
poussoirs.
Le boîtier est en acier poli,
de diamètre 40mm hors couronne. Le fond vissé, la taille
et le poids de l'ensemble dégagent un sentiment de robustesse et
fiabilité. La présence d'un cache poussière qui
vient s'emboîter très précisément sur le
mouvement ajoute qualité de finition et sérieux de
fabrication. Il convient de noter d'ailleurs que la NASA a choisi ce
chronographe strictement de série sans demander la moindre
modification à Omega, contrairement à la plupart des
autres équipements spatiaux, conçus ou modifiés
pour respecter le cahier des charges. Les inscriptions et logo au dos
ont varié au fil du temps; l'exécution du "Cheval marin"
sur cet exemplaire est celle de l'époque dite "pre-moon",
c'est-à-dire sans mention relative à la NASA, avant que
Omega n'exploite le filon publicitaire.
Le verre plexi est frappé du symbole Omega en son
centre. L'animal est tellement petit et farouche qu'il faut une
patience hors du commun et user de stratagèmes subtils pour
enfin arriver à l'apercevoir: la pleine lumière
l'effraie, et si par hasard il se trouve face à son chasseur il
se rend invisible par un phénomène mystérieux et
encore inexpliqué. Seul un leurre à base
d'éclairage indirect, de miroir et vue de côté
permet de le piéger
dans une position où il se croit en sécurité, et
encore faut-il un oeil exercé pour détecter sa gracile
silhouette.
La fonction chronographe comporte un poussoir de
démarrage-arrêt, un poussoir de remise à
zéro, un compteur 30mn à 3 heures, un compteur 12h
à 6 heures et une trotteuse centrale pour les secondes. Une
échelle tachymétrique est gravée sur la lunette.
Le mouvement est un calibre 321, son
numéro de série m'a permis de faire confirmer par Omega
que la montre a été fabriquée en 1968.
Différentes sources indiquent que ce modèle (145.012) est
sans aucun doute celui que portait Buzz
Aldrin au cours de la mission Apollo XI, donc la première montre
portée sur la Lune. A-t-elle été la seule ?
Assurément non, plusieurs modèles cal.321 y sont
allés (source
Omega) et les astronautes auraient eu l'autorisation d'emporter
leur montre préférée en plus du chrono officiel,
qui faisait partie de l'équipement et devait être
porté sur leur combinaison pressurisée. Le calibre 321 a
été remplacé en 1968/69 par le calibre 861, tout
aussi précis et robuste, mais plus moderne et bien sûr ne
bénéficiant pas du même attrait historique,
même si certains vendeurs restent ambigus sur la question.
Il faut aussi écouter cette mécanique: le battement lent
et inexorable du 321, sa résonance feutrée en font un
plaisir délicat pour l'oreille.
La précision est plus qu'honorable après
un bon réglage, de l'ordre de 1 ou 2 secondes/semaine (en
semaine faste) si elle est portée régulièrement.
Posée, elle avance beaucoup plus, et cela quelle que soit sa
position; je suspecte donc une sensibilité à la
température plutôt qu'à la position ou aux
mouvements. La page d'un autre amateur disait aussi quelque chose comme
cela. L'autonomie est confortable: après un remontage complet
elle a fonctionné pendant 56 heures et des poussières.
N'oublions pas que cet exemplaire a plus de trente ans, ce qui montre
bien la qualité de sa production.
Lors de l'achat, le bracelet était un Omega
Speedmaster, mais malheureusement pas du modèle de
l'époque. Les spécialistes pouvaient également
voir du premier coup d'oeil que le cadran n'était pas celui de
l'époque (symbole Omega peint), ce qui m'a mortifié
pendant de longs mois, mais tout a fini par rentrer dans l'ordre.
Mai 2002: je fais l'acquisition d'un
bracelet plus adéquat (ref. 1171), produit de 1973 à
1986, qui n'est pas encore celui qui serait strictement d'époque
(ref. 1039), mais ce dernier est de piètre qualité et se
négocie trois fois plus cher. La qualité des bracelets
doit aller en s'améliorant lentement chez Omega, car celui qui
était sur la montre lorsque je l'ai achetée (ref. 1479),
produit de 1991 à 1996, est bien plus massif et costaud que
celui que je viens d'acheter. Il est à l'abri dans une
boîte en attendant de prendre de la valeur, puisqu'il
paraît devenir un
des plus populaires.
Juin 2002: après plus d'un an
d'errance et de compromissions infructueuses, j'ai enfin pu attraper un
cadran conforme, avec le symbole en acier poli !
Quelques heures de transpiration et voilà, l'échange est
fait, le plus dur étant le calage de la grande aiguille des
secondes. Cela a quand même une autre allure; ça devait
être beau le scintillement du sigle Omega à la sombre
clarté d'un croissant de Terre, comme une étoile au
milieu de ce paysage grisâtre ! Malheureusement nos
astronautes avaient d'autres préoccupations et avouent ne pas
avoir tellement regardé leur montre quand ils se promenaient sur
le sol lunaire...
Au bout de quelques jours je m'aperçois que la montre retarde de
40s/j: angoisse et stupéfaction, mon dieu qu'ai-je fait ?
Mal remonté le cadran, engendrant des frictions, introduit une
saleté, cassé quelque chose... Finalement pas
grand-chose, le réglage avait bougé au cours de mes
manipulations et un nouveau réglage m'a permis de retrouver une
précision encore meilleure qu'avant, aussi bonne que mon
ancienne Rotary quartz.
Août 2004: ce que je crois
être le dernier point de conformité est enfin
réglé; il s'agissait des grandes aiguilles, qui
étaient celles d'un autre modèle. Après quelques
péripéties quand même, le concessionnaire Omega m'a
installé la fameuse grande aiguille des secondes avec le
contrepoids pointu, qui avait était abandonnée dès
le modèle suivant, et les heures et minutes à "tritium
long" (qu'il ne reste plus qu'à patiner ;-)).
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Avant (Beuark!!!) |
Après (Aaaaaah!!) |
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